Architecte: Robert Damora
Construction: 1961
L'architecte Robert Damora a construit sa maison prototype au bord de la mer : il a dû l'implanter sur un éboulis de rochers , difficilement utilisable pour une construction traditionnelle .
La maquette ci dessous révèle le grand secret technique de la maison "jeu de construction" : plus de murs , une cage de poutres et de poteaux . Chaque cellule de ce squelette deviendra une pièce fermée , une terrasse ou un jardin .
Montée comme un jeu de construction , achevée en 3 jours avec tout le
confort , extensible à tout moment (de 1 à 15 pièces) , cette maison
permet d'avoir à volonté terrasses et jardins intérieurs.
On pourrait imaginer cent autres trouvailles : un patio-jardin au centre de la cage , entouré de quatre cotés par quatre pièces , ou bien une terrasse couverte , ou encore une maison isolée dans un angle et un appartement principal à l'autre bout au-delà des jardins intérieurs : toutes les grâces de la maison japonaise traditionnelle avec ses murs-paravents coulissant à volonté et les meilleures réussites de l'architecture moderne .
Le prototype comprend quinze carrés . Dans cette grille , Robert Damora a bâti un "quatre cinq pièces - trois terrasses" mais dans la même cage , il aurait pu construire aussi un "deux pièces - quatre terrasses" ou un "sept huit pièces - cinq terrasses" ou même un "quinze pièces" sans terrasse , comme aussi une "cage" de cellules assemblées en L , en T , ou en H .
Tout commence en usine . On y fabrique la charpente : un modèle de poteau , un de poutre , un de panneau , un de plancher , un de toiture plate , un de toiture en pente , un de poutre pour pergola . Ils sont en béton armé creux : le vide des planchers sert de radiateur , celui des poteaux laisse passer de grands boulons qui assembleront la cage . Une autre usine fabrique les murs : un panneau de glace, un panneau plein , soit fixe , soit coulissant . Le cadre d'aluminium de chaque panneau viendra s'enclencher dans les poteaux et dans le cadre du panneau voisin .
Sur le terrain, des petits pilotis sont ancrés dans le sol : la maison sera simplement posée dessus .
Le jeu de construction commence : tous les éléments préfabriqués ont des dimensions combinables . Chaque cellule de la "cage" est un carré de 4m80 de coté .
D'une terrasse , quelques marches descendent dans un jardin sauvage ; la cage a été construite autours des arbres existant . Les terrasses peuvent communiquer entre elles ou bien être isolées par quelques panneaux pleins . L'architecte de cette maison étudie une piscine , préfabriquée elle aussi , un bassin plastique de quatre mètres quatre vingt de coté qui pourra se poser d'une seule pièce dans une maille de la "cage" .
La combinaison des panneaux pleins et transparents permet de ménager à volonté de véritables pièces de plein air à la fois ouvertes et intimes .
Une façade vitrée de la grande pièce , ouvrant sur son jardin intérieur : un jeu de panneaux interdit aux indiscrets de voir à l'intérieur .
Les grands châssis de glaces coulissantes ouvrent à gauche sur une seconde terrasse couvrant deux cellules de la "cage" , et à droite , sur une troisième terrasse d'une unité seulement .
Dans la salle de bain, les panneaux extérieurs servent directement de cloisons intérieures sans revêtement spécial couteux : ils sont inattaquables par l'eau .
Une chambre à coucher et son paysage : entre le sol et les poutres , panneaux vitrés et panneaux pleins sont enclanchés les uns dans les autres . En prolongement des poutres, remarquez les impostes vitrées . La chambre est fermée d'un coté par des placards formés pas un jeu de panneaux pleins, les mêmes que pour les murs .
La grande pièce sous ses deux toits à deux pentes , couvre deux cellules de la cage (9.60m x 4.80 m) .
Ce concept est juste génial !! DU GÉNIE
RépondreSupprimerDécouverte au début des années 60 dans un magazine féminin grâce à une amie qui me l'avait signalée, je ne l'ai jamais oubliée.
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