Architecte: Lionel Mirabaud
Polychromie: Noël Emile-Laurent
Sculpture: André Bloc
Construction: 1955
Détruite - Demolished
Part.1: http://astudejaoublie.blogspot.fr/2012/11/ville-davray-la-maison-de-demain-lionel.html
La maison courageuse de Lionel Mirabaud
Art & Décoration - Septembre / Octobre 1956
par Boris J. Lacroix
IL est rare que le courage ne conquière pas l'estime et singulièrement le courage du chercheur qui accepte le risque de l'expérimentation personnelle. N'eût-il que ce mérite, l'architecte Lionel Mirabaud devrait rencontrer beaucoup d'estime pour l'habitation personnelle qu'il vient de se construire et qui a suscité, jusqu'à présent, au moins autant d'ironie facile que d'encourageantes ou même simplement honnêtes critiques.
L'ensemble de la maison, vu depuis le jardin. A gauche, les baies de la grande pièce et la terrasse extérieure où se dresse nue forme abstraite moulée en matière plastique par André Bloc. De grandes surfaces jaune clair, très librement distribuées, se détachent sur le fond gris du béton ; polychromie de Noël-Emile Laurent. A droite, l'ouverture libre de l'abri des voitures.
L’extérieur. Le côté de l'entrée et. le pignon est sur lequel s'ouvrent les chambres d'enfants. A travers l'ouverture dans la joue du porche couvert, on aperçoit les fenêtres de la cuisine.
Toute l'architecture extérieure a été l'objet d'une minutieuse recherche de polychromie, par Noël Emile-Laurent. De ce côté ce sont différents tons de gris qui jouent avec le rouge sur le gris de fond du béton. La volonté de dissocier les contours de la couleur et les lignes de l'architecture est nettement marquée.
Toute l'architecture extérieure a été l'objet d'une minutieuse recherche de polychromie, par Noël Emile-Laurent. De ce côté ce sont différents tons de gris qui jouent avec le rouge sur le gris de fond du béton. La volonté de dissocier les contours de la couleur et les lignes de l'architecture est nettement marquée.
Ce parti inattendu ne manque pas de surprendre; s'il n'entraîne pas l'adhésion immédiate d'un œil qui a d'autres habitudes, cela n'implique pas qu'il soit, nécessairement, condamnable pour autant.
La grande cheminée de la pièce de séjour : un panneau vertical, légèrement concave, et une dalle horizontale suspendue, en béton bouchardé. La hotte blanche est en tôle laquée au Tour. Des tablettes en glace sont engravées dans le béton. Suivant la pente du toit, le plafond s'élève progressivement vers la gauche.
Au bout, de l'aile gauche de la cheminée, un cylindre habillé d'aluminium marque l'articulation entre ce que l'on pourrait appeler le secteur public et le secteur privé de la zone séjour. Vu de l'autre côté, ce cylindre confient la penderie. Au fond, on aperçoit la bibliothèque personnelle du maître de maison.
Au bout, de l'aile gauche de la cheminée, un cylindre habillé d'aluminium marque l'articulation entre ce que l'on pourrait appeler le secteur public et le secteur privé de la zone séjour. Vu de l'autre côté, ce cylindre confient la penderie. Au fond, on aperçoit la bibliothèque personnelle du maître de maison.
Le vestibule, dont une paroi incurvée est revêtue d'aluminium ainsi que les faces internes de la porte d'entrée qu'elle prolonge. Patères à vêtements fixées sous un disque en bois.
Le coin des repas, sous son plafond surbaissé, est au bout de la pièce de séjour. Un guichet passe-plats et une porte le font communiquer avec la cuisine. Une store vénitien (Kirsch) permet d'isoler cette partie pendant que l'on met ou que l'on dessert la table.
La cuisine, tout les éléments utiles ont été disposés sous la baie vitrée qui donne sur le jardin. La lumière est abondante mais agréablement tamisée par la verdure.
L'enfilade des quatre cellules que des cloison-accordéon "Modernfold" permettent d'isoler à volonté. Chaque cellule à sa sortie particulière sur un couloir de service qui aboutit à la salle de jeux.
La penderie cylindrique où les vêtements sont accrochés autour d'un axe pivotant ; une porte coulissante, galbée, assure la fermeture.
La
conception du plan, la plastique architecturale, les volumes intérieurs
sont absolument nouveaux et, de ce seul fait, surprenants. Mais, après
qu'on a dû se rendre à l'évidence d'un complet accord entre les
nécessités pratiques, la formule de vie cherchée et le parti
architectural, onne peutplus, sans mauvaise foi, trouver là quoi que ce
soit de gratuit ; pas même la fantaisie qui est une nécessaire
affirmation de la liberté d'esprit.
Un goût pour la formule facile permettrait de dire que trois pièces seulement se partagent les quelque 250 mètres carrés de construction couverte. Il est seulement exact que les trois grandes zones, susceptibles d'être tout à fait isolées les unes des autres, ne sont que peu, ou pas du tout, cloisonnées intérieurement.
Les parties de la zone séjour correspondant aux appellations de salle à manger, de salon, de bureau, de bibliothèque, de chambre de maître se succèdent, notamment, sans autres séparations que des frontières virtuelles. Lorsqu'on a constaté combien ces différents secteurs conservaient de respective et réelle indépendance, le nombre; des pièces semble croître à vue d'œil. Les quatre chambres du domaine des enfants, dont une pour la gouvernante, forment un ensemble d'un seul tenant, mais qu'on a la faculté de cloisonner à tout moment, selon les besoins. La zone de service, par nécessité pratique, est la plus classiquement divisée avec une porte pour chaque cellule : cuisine, chambre de domestique, chaufferie, etc.
Un goût pour la formule facile permettrait de dire que trois pièces seulement se partagent les quelque 250 mètres carrés de construction couverte. Il est seulement exact que les trois grandes zones, susceptibles d'être tout à fait isolées les unes des autres, ne sont que peu, ou pas du tout, cloisonnées intérieurement.
Les parties de la zone séjour correspondant aux appellations de salle à manger, de salon, de bureau, de bibliothèque, de chambre de maître se succèdent, notamment, sans autres séparations que des frontières virtuelles. Lorsqu'on a constaté combien ces différents secteurs conservaient de respective et réelle indépendance, le nombre; des pièces semble croître à vue d'œil. Les quatre chambres du domaine des enfants, dont une pour la gouvernante, forment un ensemble d'un seul tenant, mais qu'on a la faculté de cloisonner à tout moment, selon les besoins. La zone de service, par nécessité pratique, est la plus classiquement divisée avec une porte pour chaque cellule : cuisine, chambre de domestique, chaufferie, etc.
La Construction
La maison est entièrement à rez-de-chaussée, sur vide sanitaire, sans cave. Ossature en béton armé avec remplissages en briques creuses. Couverture par une dalle à forte pente avec étanchéité « multicouche». Menuiserie métallique pour les portes et les fenêtres ; ces dernières sont toutes équipées de stores vénitiens (Kirsch).
Le plafond est enduit d'un mélange projeté d'amiante et de laine de verre (procédé ITA). Avec l'aspect moelleux d'un molleton, ce revêtement possède un grand pouvoir d'absorption acoustique, et l'on est surpris de rencontrer une ambiance aussi amortie dans des volumes aussi importants et aussi dépouillés. C'est peut-être là un des secrets de l'accueillante intimité qui se dégage de toute l'installation.
Le résultat
Les hommes qui ne sauraient marcher qu'avec leurs propres jambes se contentent trop souvent de penser avec les idées des autres ; la maison de Lionel Mirabaud pourrait déjà se contenter du seul mérite d'être l'expression d'une pensée indépendante. On peut ajouter qu'elle représente un rare équilibre entre le propos initial et le résultat, qu'elle élargit les bases de conception de l'habitat, etc. Ce ne sont là, toutefois, que des mérites abstraits qui semblent mineurs à l'égard de sa qualité la plus concrète : c'est une maison gaie. Elle est gaie parée que sa liberté touche à la désinvolture et parce qu'elle surprend. Mais, comme les étonnements qu'elle suscite aboutissent toujours à une satisfaction pratique ou à un contentement intime, on retrouve le critérium essentiel: c'est une maison que l'on aimerait habiter.
Boris J. Lacroix - 1956La maison est entièrement à rez-de-chaussée, sur vide sanitaire, sans cave. Ossature en béton armé avec remplissages en briques creuses. Couverture par une dalle à forte pente avec étanchéité « multicouche». Menuiserie métallique pour les portes et les fenêtres ; ces dernières sont toutes équipées de stores vénitiens (Kirsch).
Le plafond est enduit d'un mélange projeté d'amiante et de laine de verre (procédé ITA). Avec l'aspect moelleux d'un molleton, ce revêtement possède un grand pouvoir d'absorption acoustique, et l'on est surpris de rencontrer une ambiance aussi amortie dans des volumes aussi importants et aussi dépouillés. C'est peut-être là un des secrets de l'accueillante intimité qui se dégage de toute l'installation.
Le résultat
Les hommes qui ne sauraient marcher qu'avec leurs propres jambes se contentent trop souvent de penser avec les idées des autres ; la maison de Lionel Mirabaud pourrait déjà se contenter du seul mérite d'être l'expression d'une pensée indépendante. On peut ajouter qu'elle représente un rare équilibre entre le propos initial et le résultat, qu'elle élargit les bases de conception de l'habitat, etc. Ce ne sont là, toutefois, que des mérites abstraits qui semblent mineurs à l'égard de sa qualité la plus concrète : c'est une maison gaie. Elle est gaie parée que sa liberté touche à la désinvolture et parce qu'elle surprend. Mais, comme les étonnements qu'elle suscite aboutissent toujours à une satisfaction pratique ou à un contentement intime, on retrouve le critérium essentiel: c'est une maison que l'on aimerait habiter.
Bonjour,
RépondreSupprimerNous sommes étudiants en architecture à Versailles et nous étudions la maison de Lionel Mirabaud. Auriez-vous connaissance de l'ancienne adresse de cette maison car nous recherchons les plans cadastraux de celle-ci ?
Merci par avance.