Le Lavandou - Villa Jean Aubert - 1960
Architecte: Jean Aubert.
Textes et photos: La Maison Française - mai 1963
M.A. Febvre-Desportes
Vue de la mer, la maison paraît si confortablement posée sur sa terrasse, qu'elle escamote à des yeux non avertis, le tour de force qu'elle a exigé de son architecte. L'endroit avait toujours été réputé impropre à la construction : Pente accentuée de 100 à 150% ; roches en désagrégation ; glissements de terrain à redouter ; terrain étroit entre la route (nationale) en corniche et la mer ; soumission de ce fait, à de sévères règlements d'urbanisme (le site étant classé, toute construction en contrebas de la route doit respecter le dégagement total de la vue sur la mer).
Mais l'architecte J. Aubert, s'est attaqué à tous les problèmes, décidé qu'il était à implanter sa maison au centre d'une vue exceptionnelle s'étendant vers la rade de Bormes, le cap Bénat et les Iles du Levant.
Mais l'architecte J. Aubert, s'est attaqué à tous les problèmes, décidé qu'il était à implanter sa maison au centre d'une vue exceptionnelle s'étendant vers la rade de Bormes, le cap Bénat et les Iles du Levant.
Un sérieux travail de soutènement a été nécessité par la nature du terrain, on le devine aux murs qui apparaissent en tout point de la pente rapide. Le jardin est inexistant et se résume en escaliers conduisant aux bateaux. Le balcon de la grande salle, la navigation, le paysage exceptionnel, placent la maison dans une nature mouvante et ouverte qui est celle des sites portuaires, tournant le dos à l'arrière-pays.
Un très beau détail d'architecture dans son site : c'est l'angle sud-ouest du balcon qui paraît ici à peine appuyé sur l'extrémité de l'ossature en V. Le garde-corps métallique est tendu de fils qui laissent passer la vue. La même disposition est adoptée au départ de l'escalier qui conduit aux bateaux. Au premier plan, l'arbre conservé.
Les deux parties de la maison sont nettement soulignées par le parti architectural : à droite, vers l'Est, l'encadrement des fenêtres correspond aux trois chambres, et à la salle de bains centrale (parents). A gauche, le vide du patio laisse voir la baie de la cuisine traitée en passe-plats. La souche de cheminée sépare deux baies de la salle de séjour. La troisième, vue sans voilage, éclaire le coin de repas du living-room, située près de la cuisine.
Le balcon qui longe la grande salle s'arrête à hauteur des chambres où prend l'escalier qui aboutit au niveau bas, près de la porte de la lingerie. La façade à ce niveau est en retrait des « butons » qui assurent la solidité de la construction. Les hublots de la chambre d'amis sont découpés dans le mur.
Un enfant est ici sur le balcon du niveau supérieur, à hauteur du patio, sur lequel ouvre une baie coulissante de la salle de séjour. Au premier plan, la baie fixe est calée par la souche de cheminée en pierres de Bormes. Le sol du balcon est revêtu de carreaux identiques à ceux de la salle.
Véritable pavillon de verre, calé en surplomb sur la mer, par sa cheminée, la salle de séjour s'appuie au nord à la pente, en contrebas de la route. Le massif de la souche de cheminée, revêtu d'éléments de céramique blanche de Georges Jouve, contraste par son aspect tranquille, avec l'échappée sur le paysage maritime au rythme mouvant.
Vue de la mer, la maison semble accrochée aux rochers par son soubassement en V, dont la légèreté de structure apparaît à cette distance. A gauche, en haut, c'est le mur de soutènement de la route. Les escaliers dévalent la pente jusqu'à l'embarcadère aménagé entre les rochers.
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